Rencontre au « sommet » de 3 nations !
Les 15-16 juillet, des équipes d’expédition composées de plusieurs partenaires européens sont parties à la conquête du Pic de Médécourbe. Ce sommet a pour particularité d’être un point triple au cœur du parc des 3 nations : France, Espagne et Andorre. Retour sur cet évènement européen atypique.
Des équipes d’experts européens
Ce mois de juillet, 3 équipes représentant la France, l’Espagne et Andorre ont gravi le Pic de Médécourbe, sommet particulier où se rejoignent les frontières des trois pays.
Elles se sont donné rendez-vous au sommet après avoir suivi leurs voies propres.
L’équipe France était composée de membres de TERIA, de plusieurs Géomètres-Experts, des représentants de la société TOPCON (fournisseur de matériel GNSS) et de la direction du parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises.
Côté Espagnol étaient présents des membres de l’institut de Cartographie et de Géologie de Catalogne (ICGC), et de la direction du Parc de la Vallée de la Coma Pedrosa du côté Andorran.
– Matthieu CRUEGE –
Directeur du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises
– Jean-Sébastien RIVERE – Géomètre-Expert Occitanie
– Michel BAUD – Géomètre-Expert Provence
– Vincent BERTHEAU – Géomètre-Expert Occitanie
– Laurent ROCHE –
Géomètre-Expert Provence-Alpes-Côte d’Azur
– Aurélien VEAUTE –
Ingénieur Géomètre Topographe Midi-Pyrénées
– Aziz DOUBOU – Ingénieur Commercial TOPCON
– Jasper VOS – Ingénieur Commercial TOPCON
– Raphaël BAUCRY – Ingénieur Technique TERIA
– Farès MAHI – Responsable Marketing TERIA
Revivez l'ascension en vidéo
Enjeux scientifiques et techniques.
Cette mission d’expédition avait des objectifs multiples.
L’intention première de l’opération était de matérialiser le sommet géographique du Pic de Médécourbe dans une zone très difficile d’accès. Cette opération avait déjà été réalisée par le passé. En effet, une borne en granit a été posée par l’IGN mais a disparu.
Le deuxième objectif visait à définir l’altitude précise du sommet sur une base altimétrique unique car les référentiels des trois pays ont des origines différentes.
Au-delà de ces aspects scientifique et technique, cette mission était aussi l’occasion de renforcer grâce à la technologie GNSS, les relations entre les 3 pays participants. Le GNSS apporte aujourd’hui un outil universel pour assurer le continuum géographique au-delà des frontières et sert de trait d’union entre les cartographies réalisées respectivement dans chaque pays.
Une technologie de pointe au sommet.
Après plusieurs heures de marche sous des conditions météorologiques idéales et un paysage pyrénéen exceptionnel, les équipes ont chacune quitté leurs bases respectives et cheminé vers le sommet. Certaines voies sont plus difficiles d’accès que d’autres, mais les équipes sont parvenues au point de rencontre sans trop de décalage par rapport aux horaires prévus.
Après la réunion très fraternelle des groupes, les experts ont installé le matériel de géo-positionnement pour engager la séquence de mesures.
Dans ce bureau éphémère et périlleux, les spécialistes ont d’abord interprété les données cartographiques de l’IGN et constaté que l’ancienne borne géodésique avait effectivement disparu. Le sommet altimétrique a donc été matérialisé par une tige métallique scellée dans la roche puis mesurée avec les outils GNSS.
Pour ces mesures de références, l’équipe France a utilisé du matériel de haute technologie, le récepteur GNSS HiPer VR et le carnet de terrain FC 5000 TOPCON. L’ensemble était connecté en temps réel au service TERIAsat à travers le TERMINAL TERIA. (photo au sommet, matériel) Des séquences de données satellitaires ont été également enregistrées pour un calcul ultérieur en post-traitement. Il est à noter que ces mesures ont été réalisées en l’absence du réseau Galiléo (momentanément en panne) prouvant ainsi que TERIA offre des solutions précises de géolocalisation même en l’absence d’une constellation.
Le service TERIASAT a ainsi montré toute sa capacité avec une initialisation de quelques secondes et confirmé son avantage unique dans la détermination temps réel en zones blanches c’est-à-dire non couvertes par les réseaux téléphoniques.
Mardi 24 Juillet à 13h, le levé est officiellement réalisé.
Le Pic de Médécourbe culmine à 2 913,80m.
Et les coordonnées du point matérialisé (Lambert 93)
571980,16m E // 6168376.36m N
Ces coordonnées constitueront désormais la référence en géodésie et cartographie.
Un hommage
Le pic de Médécourbe avait été mis en lumière par Michel Sébastien. Pour beaucoup considéré comme la voix de l’Ariège, il était un grand défenseur des Pyrénées et de sa biodiversité auxquelles il consacra sa vie. Il fut d’ailleurs à l’initiative d’un espace transfrontalier européen, le Parc pyrénéen des trois nations (Andorre/France/Espagne).
Ce parc comprend le Parc naturel de l’Alt Pirineu, le Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises et les Parcs Naturels Communaux de la Vallée de Sorteny et de la Vallée de la Comapedrosa. Dans cette contrée de près de 400 000 ha, il regroupe de nombreux territoires naturels comme le Pic de Médécourbe, le Mont Rouch, le Mont Valier, le cirque de Cagateille, la cascade d’Ars et la Pique d’Estats, le Montcalm ainsi que le Pic du port de Sullo qui culminent à plus de 3000m d’altitude.
Michel Sébastien trouvait la topographie du Pic de Médécourbe unique de par son triple versant sur 3 nations distinctes.
Cette ascension regroupant 3 équipes des 3 nations limitrophes, a également été un hommage à cet homme d’exception. Une plaque en sa mémoire a été figée dans la roche au sommet du pic qu’il a rendu célèbre.


TERIA est acteur et partenaire de plusieurs expéditions à but topographique ou scientifique. Revenez sur nos précédentes ascensions en attendant de nous suivre dans nos prochains périples.
Retour sur les précédentes campagnes:
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